La Conférence Ferroviaire de Teamsters Canada (CFTC) prépare un nouveau vote de grève alors que le mandat actuel expire, tandis que le CCRI évalue l’impact d’une éventuelle grève des cheminots canadiens.
Le syndicat ferroviaire canadien, la CFTC, se prépare à tenir un nouveau vote de grève des cheminots, car le mandat actuel d’action revendicative expire le 30 juin. Cette décision intervient avant la date limite du 14 juin pour soumettre des propositions au CCRI concernant l’impact potentiel de la grève.
La Presse Canadienne a rapporté qu’une grève des cheminots pourrait avoir des répercussions majeures sur les fabricants canadiens, entraînant une augmentation des dépenses, une réduction des ventes et des retards dans les expéditions.
En mai, environ 9 300 conducteurs, opérateurs ferroviaires et ingénieurs syndiqués du Canadien National (CN) et du Canadien Pacifique Kansas City (CPKC) ont voté en faveur d’une grève qui aurait dû commencer dès le 22 mai.
Cependant, le ministre fédéral du Travail a renvoyé la question au CCRI, qui a retardé toute grève légale ou tout lock-out jusqu’à ce que le conseil prenne une décision. L’échéance pour cette décision reste flou.
En vertu du droit du travail canadien, le mandat de grève de mai expirera le 30 juin. Afin d’être prête à une éventuelle grève une fois que le CCRI aura rendu sa décision, la CFTC procédera à un nouveau scrutin de grève du 14 au 29 juin.
Les réseaux de chemins de fer et la CFTC ont du mal à s’entendre sur les salaires et les périodes de repos obligatoires.
Les négociations de la semaine dernière entre la CFTC et le CN se sont terminées brusquement, le syndicat accusant le CN de refuser de considérer leurs revendications. La CFTC avait proposé deux semaines de pourparlers avec le CN et le CPKC afin de minimiser les perturbations et de répondre plus efficacement aux préoccupations.
Cependant, les deux opérateurs ferroviaires ont rejeté la proposition, ce que le président de la CFTC, Paul Boucher, a critiqué et perçu comme une indication claire de leur refus de négocier et de leur mépris pour l’économie ainsi que la chaîne d’approvisionnement.
En réponse, le CN a suggéré une médiation obligatoire, dans le cadre de laquelle un arbitre indépendant déciderait des modalités de la nouvelle convention collective. Le syndicat a rejeté ce processus, arguant que le CN tentait de porter atteinte à son droit de grève et d’éviter de négocier de bonne foi.
Alors que le CCRI travaille toujours à la prise de décision, la date limite pour que les groupes commerciaux concernés puissent soumettre leurs commentaires a été repoussée au 14 juin. Une fois la décision rendue, la CFTC doit fournir un préavis de 72 heures avant de déclencher une grève.
Les transporteurs ferroviaires ont demandé au CCRI une prolongation de 30 jours à compter de la date de la décision, ce qui, s’il était accordé, retarderait encore davantage la grève. Ils estiment qu’une grève débutera à la mi-juillet.
Une grève pourrait perturber les services vers et depuis tous les terminaux maritimes conteneurisés au Canada, impactant environ 50 000 EVP par semaine du côté de l’importation, selon le Journal of Commerce. Cela pourrait imposer des limitations de production sur une plus longue période ou encore des fermetures d’usines. Même après la fin de la grève potentielle, le retour à la normale pourrait prendre des semaines.
L’incertitude entourant une éventuelle grève des travailleurs ferroviaires a déjà un impact sur les fabricants canadiens de produits chimiques, d’engrais et autres. Les producteurs de produits chimiques canadiens comptent sur le réseau ferroviaire pour expédier plus de 70 % de leurs produits, certains utilisant exclusivement le train. Dans l’industrie des engrais, environ 75 % de tous les produits sont transportés par chemin de fer.
Une analyse de S&P Global prévient que même si le gouvernement canadien peut donner la priorité aux approvisionnements énergétiques et alimentaires, le secteur automobile et d’autres biens de consommation pourraient ne pas recevoir la même attention.
En conséquence, de nombreuses parties prenantes dépendront d’autres réseaux de transport pour atténuer l’impact, ce qui entraînera une congestion dans les ports et les systèmes ferroviaires du Canada ainsi que du nord des États-Unis.
Si vous expédiez des marchandises par train et souhaitez discuter de vos options en cas de grève, veuillez contacter l’un de nos professionnels en commerce.