Les représentants syndicaux prévoient des perturbations aux frontières canadiennes cet été à la suite d’un vote de grève décisif des membres de l’ASFC.
Le SDI et l’AFPC, qui représentent plus de 9 000 travailleurs frontaliers, prévoient des retards dans les aéroports et aux postes frontaliers cet été en raison d’un vote majoritaire de leurs membres en faveur d’une grève des travailleurs de l’ASFC. Cela pourrait perturber considérablement la circulation des biens, des services et des personnes aux points d’entrée canadiens.
Selon le Syndicat des douanes et de l’immigration (SDI) et l’Alliance de la Fonction publique du Canada (AFPC), 96 % des membres participants ont soutenu la grève, avec environ 70 % des membres du syndicat participant au vote.
La possibilité d’une grève des travailleurs de l’ASFC se profile dès le mois prochain, les syndicats déclarant qu’ils seront en mesure de faire grève suite à la publication d’un rapport de la Commission de l’intérêt public attendu à la fin du mois. Les négociations de médiation devraient se poursuivre le 3 juin, 2024.
La grève pourrait affecter les travailleurs stationnés à différents points d’entrée, notamment les aéroports, les ports terrestres, maritimes et commerciaux, ainsi que les agents chargés de l’application des lois à l’intérieur du pays, les agents du renseignement, les enquêteurs, les agents commerciaux et le personnel sans uniforme.
Mark Weber, président du SDI, a présenté les revendications des membres de l’ASFC, notamment :
Un autre différend majeur est l’absence d’une option de retraite « 25 ans et plus », qui permette au personnel de la sécurité publique de prendre sa retraite après 25 années de service sans pénalité – un avantage actuellement inaccessible aux travailleurs de l’ASFC. L’AFPC et le SDI sont en pourparlers avec le Secrétariat du Conseil du Trésor du Canada et l’ASFC au sujet de cette option depuis le 3 juillet 2018.
Weber a également fait part de ses inquiétudes quant au recours croissant à la technologie, comme l’intelligence artificielle et les kiosques automatisés, qui, selon lui, pourraient compromettre la sécurité nationale. Il a critiqué l’évolution de l’ASFC vers ce qu’il perçoit comme un modèle de libre-service inefficace aux points frontaliers canadiens, suggérant qu’il n’est pas réaliste d’attendre une auto-déclaration de la part des passeurs.
Chris Aylward, président de l’AFPC, a exprimé l’urgence de résoudre les négociations, avertissant que les possibilités d’empêcher une grève diminuent rapidement.
« Nous sommes déterminés à conclure une convention collective équitable qui protège les travailleurs et améliore les conditions de travail de nos membres », a déclaré M. Aylward. « À l’approche de la saison estivale des voyages, nous espérons que le gouvernement libéral Trudeau donnera la priorité à ces négociations. La fenêtre permettant d’éviter une grève se ferme rapidement. »
Le Conseil du Trésor a qualifié la grève des travailleurs de l’ASFC d’« inutile » et s’est dit confiant dans la possibilité de trouver une solution qui éviterait les perturbations. Il a également souligné l’importance de poursuivre les négociations en vue d’une résolution équitable pour les employés et les contribuables.
Le conseil a déclaré dans un communiqué, « Nous pensons que ces opportunités peuvent ouvrir la voie à un accord sans les difficultés excessives pour les employés et le public causées par une grève. »
« Nous reconnaissons que l’action syndicale est un élément légitime de la négociation collective. Les salariés ont le droit de faire grève, mais pour le moment, cela n’est pas nécessaire. »
Bien que la plupart des travailleurs de première ligne de l’ASFC soient classés comme essentiels, Weber a averti que des retards importants pourraient encore se produire aux principales entrées à la frontière canadienne. Il a souligné que même si le syndicat n’est pas favorable à une grève des travailleurs de l’ASFC, l’absence de progrès dans la réponse à leurs revendications ne leur laisse que peu de choix.
La grève potentielle des travailleurs de l’ASFC est semblable aux ralentissements précédents. En 2021, une action revendicative du personnel de l’ASFC a presque interrompu le trafic commercial transfrontalier, ce qui a entraîné des retards importants dans les aéroports et aux frontières du pays. Le problème a finalement été résolu grâce à une séance de négociation prolongée de 36 heures.
Si une grève des travailleurs de l’ASFC se produisait, elle pourrait perturber considérablement les opérations des importateurs canadiens et entraîner de longs délais d’attente pour le traitement et le dédouanement des marchandises. De tels ralentissements entraîneraient des goulots d’étranglement dans les chaînes d’approvisionnement et pourraient augmenter les coûts des marchandises en raison des retards et des frais de stockage.
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