Les nouveaux droits de douane affecteront également l’acier et l’aluminium importés aux États-Unis depuis la Biélorussie, l’Iran et la Russie via le Mexique.
Dans le cadre d‘une mesure radicale visant à contrer le contournement des règles commerciales, la Maison Blanche a annoncé que les États-Unis imposeraient un droit de douane de 25 % sur l‘acier chinois et les produits en aluminium expédiés via le Mexique pour échapper aux taxes douanières existantes.
Cette politique cible les importations transitant par le Mexique pour éviter les droits de douane initialement imposés sur les métaux chinois subventionnés par l‘État et donc moins cher que les produits américains équivalents. Elle vise à renforcer l’intégrité des marchés nord-américains de l’acier et de l’aluminium et à garantir des règles du jeu équitables pour toutes les parties prenantes.
Les efforts conjoints des États-Unis et du Mexique pour mettre en œuvre ces nouvelles mesures tarifaires démontrent leur engagement à maintenir des pratiques commerciales équitables et à protéger les industries nationales.
La Maison Blanche a déclaré qu‘en vertu de la nouvelle politique mise en œuvre, les produits en acier et en aluminium importés du Mexique seront soumis à une taxe américaine de 25 %. Le droit de douane « Section 232 » s‘applique à moins qu‘il ne soit prouvé que les métaux ont été fondus et coulés au Mexique, aux États-Unis ou au Canada.
L‘article 232 du Trade Expansion Act de 1962 permet au président américain de modifier les importations d‘articles et de leurs dérivés dans le pays dans le cas où ils menacent la sécurité nationale.
« Le Mexique et les États-Unis prennent aujourd’hui des mesures clés pour protéger les marchés nord-américains de l’acier et de l’aluminium contre le commerce déloyal », ont déclaré les présidents Biden et Lopez Obrador dans un communiqué commun. « Les deux pays mettront en œuvre des politiques visant à prévenir conjointement les fraudes douanières sur l’acier et l’aluminium et à renforcer les chaînes d’approvisionnement nord-américaines (Mexique, États-Unis et Canada). »
La Chine est le plus grand producteur d‘acier au monde et les droits de douane nouvellement imposés visent à lutter contre les fraudes douanières de la Chine. La politique cible également la production d’aluminium basée en Chine, en Biélorussie, en Iran et en Russie, garantissant que ces pays ne peuvent pas exploiter les routes commerciales passant par le Mexique pour éviter les taxes douanières américaines.
Scott Paul, président de l‘Alliance for American Manufacturing (AAM), a approuve les nouvelles taxes douanières. L‘AAM, basée à Washington D.C., est un partenariat à but non lucratif et non partisan créé en 2007, qui a pour objectif de renforcer l‘industrie manufacturière américaine et de créer de nouveaux emplois dans le secteur privé grâce à des politiques publiques de soutien.
«Nous savons que Pékin utilise des pays comme le Mexique pour esquiver les taxes douanières américaines, y compris les taxes spécifiquement mises en place pour dissuader la surproduction industrielle massive de la Chine », a déclaré M. Paul dans un communiqué de presse. « La Chine ou d’autres pays ne doivent pas être autorisés à exploiter le commerce avec nos voisins pour éviter l’application des règles commerciales par les États-Unis. »
Liu Pengyu, porte-parole de l‘ambassade de Chine à Washington, reproche aux États-Unis d’avoir eu recours à plusieurs reprises à des taxes douanières plus élevées. Il a décrit les taxes douanières existantes comme « une manifestation de l’unilatéralisme et du protectionnisme des États-Unis ». Cependant, Biden a confirmé qu’adopter une position plus dure à l’égard de la Chine était une politique judicieuse.
Selon les chiffres du bureau du recensement analysés par l‘Associated Press, les États-Unis ont importé pour près de 6,1 milliards de dollars en produits sidérurgiques au cours des 12 mois précédant février 2023, avec seulement 3 % de ces importations provenant directement de Chine.
Cependant, en 2023, les États-Unis ont importé du Mexique pour près de 3 milliards de dollars d’acier, d’aluminium et d’autres métaux via le port d’entrée de Laredo, au Texas.
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