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L'USTR propose d'imposer des frais pouvant atteindre 1,5 million de dollars aux navires chinois entrant dans les ports américains

Rédigé par Cole Marketing | 26 février 2025 15:00:00

La décision d’augmenter les frais déterminera l’évolution des routes commerciales nord-américaines et si les importateurs américains devront apporter des ajustements à leurs chaînes d’approvisionnement.

Le représentant américain au commerce (USTR) a présenté une proposition visant à imposer des frais importants aux navires chinois entrant dans les ports américains. Ces frais s’appliqueraient aux navires construits et exploités par la Chine.

Selon la proposition, les opérateurs de transport maritime non chinois utilisant des navires construits en Chine pourraient être facturé jusqu’à 1,5 million de dollars par entrée.

Les opérateurs dont la flotte est composée à plus de 50 % de navires construits en Chine se verraient facturer 1 million de dollars par entrée de navire, quel que soit le pays d’origine du navire.

Les frais s’élèveraient à 750 000 $ par entrée pour les flottes comptant entre 25 et 50 % de navires construits en Chine, tandis que celles comptant moins de 25 % de navires construits en Chine paieraient 500 000 $ par entrée.

Cette mesure vise à contrer la domination de la Chine dans la construction navale et la logistique maritime mondiales, qui, selon les responsables américains, confère aux entreprises chinoises un avantage injuste.

Actuellement, La Chine contrôle 95 % de la production de conteneurs maritimes et 86 % de l’offre mondiale de châssis intermodaux.

Cette décision soulève toutefois des inquiétudes quant à son impact sur les coûts de transport et sur la dynamique de la chaîne d’approvisionnement nord-américaine, le Canada et le Mexique apparaissant comme des alternatives potentielles pour les navires chinois.

L’USTR a prévu une audience publique le 24 mars pour évaluer les préoccupations de l’industrie et l’impact économique. Les chefs d’entreprise, les experts en logistique et les représentants commerciaux devraient apporter leur contribution sur la faisabilité et les conséquences de cette politique.

L’issue de cette audience permettra de déterminer si les États-Unis procèdent à la mise en œuvre intégrale ou procèdent à des ajustements pour minimiser les perturbations commerciales.

Nouvelles stratégies maritimes contre la domination du transport maritime chinois

L’USTR avait lancé une enquête en avril 2024 en réponse aux inquiétudes de cinq syndicats nationaux concernant le contrôle croissant de la Chine sur l’industrie mondiale de la construction navale.

L’enquête a révélé que les importantes subventions publiques et les politiques soutenues par le gouvernement chinois ont permis au pays d’accroître sa part de marché dans la construction navale. de seulement 5 % en 1999 à plus de 50 % en 2023.

L’imposition de droits d’entrée aux navires chinois n’est qu’une des mesures que les États-Unis cherchent à prendre pour contrer la domination chinoise.

Les frais proposés seraient échelonnés en fonction du pourcentage de navires construits en Chine au sein de la flotte d’une entreprise, avec des pénalités plus élevées pour les flottes qui dépendent davantage de la construction chinoise.

En outre, le gouvernement américain étudie des mesures incitatives potentielles pour les entreprises utilisant des navires construits aux États-Unis dans le transport maritime international, avec des remboursements pouvant atteindre 1 million de dollars par entrée dans un port sur la base d’une année civile.

Une autre mesure proposée consiste à renforcer la compétitivité du secteur maritime américain en exigeant progressivement qu’un pourcentage croissant des exportations américaines soient transportées sur des navires battant pavillon américain et construits aux États-Unis. Ce taux débuterait à 1 % et augmenterait jusqu’à 15 % sur sept ans.

En outre, l’USTR envisage de restreindre l’accès de la Chine aux données de transport maritime américaines en limitant l’utilisation de la plateforme nationale chinoise d’information publique sur les transports et la logistique, LOGINK, dans les ports américains.

Cela comprend également l’interdiction ou le maintien de l’interdiction aux terminaux des ports américains d’utiliser cette plateforme.

Ces mesures visent à limiter l’influence de la Chine dans les infrastructures de transport maritime mondiales et à renforcer la sécurité nationale dans le commerce maritime.

Les ports canadiens pourraient devenir une alternative pour le fret à destination des États-Unis

Avec les nouveaux frais élevés augmentant le coût des escales dans les ports américains pour les navires chinois, les experts du secteur prédisent un changement dans les routes commerciales. Le Canada constitue une option.

Les ports canadiens, notamment Vancouver et Prince Rupert, sont bien placé pour absorber le fret détourné en raison de leurs solides connexions ferroviaires intermodales qui permettraient aux marchandises d’entrer sur le marché américain sans encourir les frais nouvellement proposés.

Par conséquent, les réseaux ferroviaires du Canadien National (CN) et du Canadien Pacifique Kansas City (CPKC) pourraient connaître une augmentation significative de la demande, les importateurs recherchant des solutions d’expédition alternatives et rentables.

Les taxes sur les navires chinois pourraient affecter le commerce entre les États-Unis et le Mexique

La proposition d’imposer ces frais substantiels aux navires chinois entrant dans les ports américains pourrait avoir un impact sur les relations commerciales entre les États-Unis et le Mexique.

Pour éviter de payer des frais élevés, les experts du secteur suggèrent que les compagnies maritimes redirigent les navires chinois vers les ports mexicains, puis transportent les marchandises aux États-Unis par voie terrestre.

Toutefois, cette stratégie pourrait accroître la congestion dans les ports maritimes mexicains et exercer une pression supplémentaire sur les réseaux de transport terrestre, ce qui pourrait potentiellement perturber l’efficacité du commerce transfrontalier.

En outre, ce changement pourrait nécessiter des améliorations de l’infrastructure portuaire mexicaine pour gérer l’augmentation du volume de fret.

La charge financière pourrait également entraîner des coûts plus élevés pour les entreprises et les consommateurs.

Selon un rapport d’ING Wholesale Banking, basé à Amsterdam, « une partie importante des importations entrant aux États-Unis via les ports seraient directement passibles de lourdes amendes, car ces dépenses supplémentaires seraient probablement répercutées du transporteur sur les expéditeurs et, en fin de compte, sur les importateurs et les exportateurs. »

 

Pour plus d’informations sur cette politique proposée et son impact potentiel sur vos importations aux États-Unis, veuillez contacter l’un de nos nos professionnels du commerce.