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Que se passe-t-il dans les ports nord-américains en octobre?

Rédigé par Cole Marketing | 8 octobre 2024 à 14 h

Avec les retards, l’augmentation des coûts de fret et les contraintes de capacité dans les chaînes d’approvisionnement mondiales, les importateurs doivent explorer des stratégies alternatives pour minimiser l’impact sur leurs entreprises.

Octobre 2024 s’avère être un mois difficile pour le commerce mondial et la logistique.Une série d’événements, notamment des grèves dans les principaux ports d’Amérique du Nord, des fermetures d’espace aérien au Moyen-Orient, des ralentissements continus en mer Rouge et la Semaine d’or en Chine, provoquent des perturbations généralisées. 

Ces facteurs exercent une pression sur les chaînes d’approvisionnement, entraînant des retards, une augmentation des coûts et des contraintes de capacité.

Les importateurs et exportateurs nord-américains doivent faire face à ces complications pour maintenir la fluidité des flux de marchandises à travers les frontières.

Voici un aperçu complet des derniers développements et de leur impact sur le commerce.

Les tensions sociales persistent au port de Montréal

Les opérations portuaires ont repris le 3 octobre 2024, après une grève de trois jours menée par 350 débardeurs des terminaux Viau et Maisonneuve de Montréal, qui représentent environ 40 % du trafic de conteneurs au Port de Montréal, deuxième plus grand port du Canada.

Toutefois, dans une mise à jour récente, le syndicat des débardeurs a émis un nouvel avis de grève des heures supplémentaires d’une durée indéterminée débutant à 7 heures du matin le 10 octobre.Le refus d’effectuer des heures supplémentaires représente une escalade dans le conflit qui oppose les travailleurs portuaires aux employeurs.

L’Association des employeurs maritimes (AEM) a officiellement demandé au syndicat de retirer l’avis de grève, le qualifiant de « moyen de pression » et avertissant qu’un arrêt complet des heures supplémentaires affecterait considérablement les opérations portuaires.

L’AEM a également précisé que les employés affectés à des équipes incomplètes ne seront pas payés, déclarant que de telles mesures sont nécessaires en raison des ralentissements opérationnels attendus.

Elle a averti que le conflit de travail en cours a déjà réduit le trafic de marchandises au port de Montréal.

La grève portuaire de la semaine dernière a perturbé l’entrée de marchandises essentielles au Canada et a eu des répercussions sur diverses industries.Aujourd’hui, avec la grève des heures supplémentaires qui se profile à l’horizon, les entreprises qui dépendent du port pourraient être confrontées à de nouveaux retards opérationnels et à une augmentation des coûts. 

Outre les interruptions de travail, le coût du transport maritime par conteneur est en hausse.Maersk a annoncé un Supplément pour période de pointe (SPP) de 2 000 $ par EVP et FEU au départ de l’Europe et de la Méditerranée orientale vers le Canada, à compter du 23 octobre.

D’autres transporteurs, dont CMA CGM et MSC, ont emboîté le pas en imposant des suppléments similaires, ce qui alourdira encore le fardeau financier des importateurs et des exportateurs canadiens.

Les entreprises qui utilisent cette plaque tournante du commerce doivent continuer à suivre la situation de près et tenir compte de l’augmentation des frais de transport.Ils devraient également consulter leur transitaire pour envisager d’autres itinéraires et méthodes de transport.

Suspension de la grève dans les ports de la côte est et du golfe du Mexique aux États-Unis

Par ailleurs, les débardeurs de 36 ports américains de la côte Est et de la côte du Golfe du Mexique ont organisé une grève le 1er octobre qui a entraîné l’arrêt de près de la moitié du fret maritime du pays.

45 000 travailleurs portuaires américains, représentés par l’International Longshoremen’s Association (ILA), ont entamé leur première grève à grande échelle depuis 1977, après que les négociations en vue d’un nouveau contrat de six ans n’aient pas abouti.La grève a perturbé une grande partie des marchandises conteneurisées américaines.

L’administration Biden a soutenu le syndicat et encouragé les employeurs portuaires à augmenter leur offre.Elle a cité les profits substantiels que l’industrie du transport maritime a réalisés depuis la pandémie de COVID-19.

Selon une source au fait des négociations, un accord de principe a été conclu, qui prévoit une augmentation de salaire d’environ 62 % sur six ans.

Le syndicat des travailleurs avait initialement demandé une augmentation de salaire de 77 %, alors que le groupe d’employeurs avait précédemment proposé une augmentation de près de 50 %.Le nouvel accord ne répond pas à la demande initiale du syndicat, mais représente une meilleure compensation pour les travailleurs portuaires.

Bien que la grève ait été temporairement suspendue jusqu’au 15 janvier 2025, la chaîne d’approvisionnement reste tendue car les négociations entre les débardeurs et les autorités portuaires se poursuivent.

Les entreprises qui dépendent des marchandises transitant par les principaux ports américains, tels que New York, le New Jersey et Miami, doivent se préparer à d’éventuels retards.La suspension a apaisé les inquiétudes immédiates, mais jusqu’à ce qu’une solution permanente soit trouvée, les entreprises doivent rester prudentes et proactives dans la gestion de leurs chaînes d’approvisionnement.

Autres événements affectant les importations et les exportations nord-américaines

Fermeture de l’espace aérien au Moyen-Orient

Les récentes fermetures de l’espace aérien au Moyen-Orient, dues à l’aggravation des tensions géopolitiques, compliquent encore davantage les chaînes d’approvisionnement mondiales.Ces fermetures ont contraint les compagnies aériennes à réacheminer les vols de fret, en particulier ceux qui transportent de l’électronique, des fournitures médicales et d’autres biens de grande valeur.

Bien qu’ils n’aient pas la même portée que les grèves dans les ports nord-américains, ces arrêts de travail ont retardé les livraisons de fret aérien et suscité des inquiétudes chez les importateurs qui dépendent d’expéditions sensibles au facteur temps.

Les responsables de la chaîne d’approvisionnement qui importent des marchandises en provenance du Moyen-Orient ou qui transitent par cette région doivent adapter leurs stratégies logistiques, prévoir les retards éventuels et explorer d’autres itinéraires dans la mesure du possible.

Ralentissements en mer Rouge

Plus au sud, le trafic de marchandises dans la mer Rouge a ralenti en raison des tensions régionales, créant des défis supplémentaires pour les navires transitant par cette voie navigable cruciale.

Pour les expéditeurs mondiaux et les importateurs nord-américains, en particulier ceux qui commercent avec le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord, ce ralentissement ajoute une nouvelle couche de complexité à une chaîne d’approvisionnement déjà fragile.

En outre, la sécheresse du canal de Panama et les perturbations dues à des phénomènes météorologiques extrêmes ont également un impact sur la fiabilité du transport maritime.

Arrêts de travail pendant la Semaine d’or en Chine

Simultanément, la Semaine d’or 2024 en Chine, qui a débuté le 1er octobre, a temporairement interrompu la production dans les usines chinoises, entraînant des retards d’expédition dans le monde entier.

Avec la fermeture des entreprises en Chine pour la Semaine d’or, les principaux itinéraires commerciaux subissent d’importantes réductions de capacité.Cet arrêt annuel a entraîné une hausse des taux de fret, de nombreuses entreprises s’empressant d’expédier leurs marchandises hors de Chine avant les fermetures.

L’impact de la Semaine d’or chinoise devrait durer bien au-delà des vacances, la congestion des principaux ports étant prévue jusqu’au quatrième trimestre 2024.

Pour les importateurs nord-américains, cela signifie des frais d’expédition plus élevés, des temps de transit plus longs et une offre de marchandises plus restreinte, en particulier dans les secteurs qui dépendent de la production chinoise.Les transitaires conseillent à leurs clients de réserver leurs expéditions à l’avance et de prévoir un stock tampon suffisant pour faire face à d’éventuels retards.

Ce que les importateurs nord-américains doivent faire maintenant

Bien que les grèves dans les ports américains de l’Est et du Golfe aient pris fin, la situation au port de Montréal reste incertaine.Il est conseillé aux importateurs américains et canadiens de prendre des mesures proactives pour atténuer les risques et éviter d’autres perturbations généralisées.

Ceux-ci sont :

  • Diversifier les chaînes d’approvisionnement :Recherchez d’autres ports ou d’autres itinéraires d’expédition dans la mesure du possible.
  • Augmenter les réserves de stock :Maintenir des niveaux de stocks suffisants pour faire face à d’éventuels retards.
  • Réacheminer les expéditions :Évaluer d’autres itinéraires ou méthodes pour les livraisons critiques pour ceux qui sont touchés par les fermetures ou les ralentissements.
  • Prévoyez des coûts plus élevés :Compte tenu de l’augmentation des taux de fret et des contraintes de capacité, prévoyez des coûts d’expédition plus élevés et adaptez vos prévisions financières en conséquence.
  • Suivre les négociations syndicales :Tenez-vous au courant de l’état des grèves dans les principaux ports d’Amérique du Nord et préparez-vous à d’autres perturbations.

 

N’hésitez pas à contacter l’un de nos professionnels du commerce pour obtenir des conseils sur la gestion des problèmes d’importation et d’exportation pendant ces événements.