Le commerce au gré des rumeurs – Qu’est-ce que l’amilocalisation? (Devriez-vous vous en soucier maintenant?)
Au cours des trois dernières années, nous avons accordé une attention particulière aux processus de la chaîne d’approvisionnement dans toutes les industries. Des perturbations liées à la pandémie à une guerre internationale, les entreprises de tous les maillons de la chaîne d’approvisionnement s’efforcent d’atténuer le chaos potentiel. Sous la surface de ce chaos, c’est toute la nature de notre économie mondialisée qui est en jeu.
Quelle est la dernière rumeur?
Expédier des marchandises dans le contexte économique actuel, c’est expédier des marchandises dans un océan d’incertitude. Des phénomènes météorologiques imprévisibles et dangereux à la possibilité imminente d’établir des rapports sur l’empreinte carbone à l’instabilité politique dans le monde, les importateurs se sentent poussés à progresser et à innover de façon continue et sans précédent.
En plus de tout cela, les médias ne cessent de répandre les rumeurs. Lorsqu’un terme est évoqué au-delà du cycle de nouvelles de 24 heures et prend de l’ampleur, cela ne signifie-t-il pas qu’il est temps d’y prêter attention?
C’est ce qui se passera avec l’amilocalisation. Examinons de plus près ce terme et découvrons la raison pour laquelle il est très en vogue en ce moment et, plus important encore, ce que vous devez faire (le cas échéant) pour vous préparer.
Renforcer la chaîne d’approvisionnement
Nombreux sont les moyens qui vous permettent de protéger votre chaîne d’approvisionnement contre les vagues d’incertitude. Des options telles que la délocalisation dans le pays (maintenir les processus de votre chaîne d’approvisionnement près de chez vous) ou la délocalisation dans un pays proche sont devenues des options intéressantes permettant aux entreprises d’assurer l’acheminement des marchandises. Aujourd’hui, une nouvelle option possible de « délocalisation » a émergé, à savoir l’amilocalisation.
L’amilocalisation, aussi appelée « économie d’affinité », a lieu lorsqu’une entreprise décide de déplacer une partie de ses activités de chaîne d’approvisionnement dans un pays qui partage les valeurs de l’entreprise ou de son pays d’origine. En termes plus simples, les entreprises des pays démocratiques peuvent choisir de réorganiser leurs processus de chaîne d’approvisionnement, de la fabrication à l’expédition, avec d’autres pays démocratiques.
Par exemple, un fabricant américain de meubles travaillant avec du bois d’œuvre russe pourrait décider de transférer ses activités de fabrication de la Russie au Canada afin d’éviter de faire affaire avec un gouvernement autoritaire. Il est intéressant de noter qu’au lieu de favoriser le profit, ce sont les valeurs et les relations internationales « amicales » qui ont motivé une telle décision.
Généralement, en ces premiers jours de débat, les pays occidentaux sont attirés par le concept comme un moyen permettant d’éviter les perturbations causées par des questions d’ordre géopolitique, tandis que des pays comme la République populaire de Chine souhaitent réduire leur dépendance à la technologie occidentale.
Le concept est en grande partie défendu par les États-Unis, avec l’appui de l’Union européenne, et, comme vous pouvez l’imaginer, l’amilocalisation n’est certainement pas sans failles potentielles. C’est pourquoi il est essentiel de ne pas oublier que les termes utilisés dans les médias sont trop vagues. Il ne s’agit pas d’une politique, du moins pas encore.
La mondialisation, quel avenir?
En tant qu’importateurs, l’actualité de la dynamique de l’industrie de la logistique et de la mondialisation ne vous échappe pas. Il est aussi plus qu’évident que de grands changements sont en train de se produire. Certains spéculateurs pensent que nous sommes en train de tourner la page de la mondialisation et d’entamer l’ère de la « dé-mondialisation ». Si cela se produit, vous pouvez être certain que la chaîne d’approvisionnement sera le « canari dans la mine de charbon ». Il est possible que des politiques telles que l’amilocalisation puissent ralentir ce processus et permettre au commerce de conserver son aspect mondial.
Néanmoins, à quel point l’amilocalisation est-elle viable? Il est évident que les pays ne disposent pas tous des ressources nécessaires pour fabriquer seuls chacun de leurs articles. Parmi les pays dont l’avenir de son industrie s’annonce prospère (p. ex., le secteur des semi-conducteurs, des télécommunications, etc.), la Chine est bien partie parce qu’elle possède déjà des bases solides. En effet, la Chine contrôle 64 % de la production mondiale du silicium multicristallin (la matière première utilisée pour fabriquer les lingots et les plaquettes solaires), tandis que les États-Unis détiennent 10 % de part de marché. Après le polysilicium, viennent les lingots et les plaquettes solaires, dont la part de la Chine s’élève à près de 100 % à l’échelle mondiale.
Par ailleurs, les pays n’accepteraient pas tous d’instaurer une politique d’amilocalisation comme fondement de leur commerce international.
En fin de compte, seul le temps nous dira si l’amilocalisation relancera ou non la chaîne d’approvisionnement mondiale ou si la chaîne d’approvisionnement se démondialisera complètement.
N’agissez pas de manière arbitraire
Chaque fois qu’une nouvelle idée fait les manchettes, il est facile de paniquer et de penser qu’il faut agir. Cependant, réagir en fonction des nouvelles ne renforce pas votre chaîne d’approvisionnement. Il ne faut surtout pas vous laisser entraîner par l’arbitraire.
La meilleure façon de gérer l’incertitude est de maintenir la souplesse tout en cherchant à sécuriser vos systèmes et vos processus de manière à ce qu’ils correspondent aux intérêts et aux valeurs de votre entreprise. Bien qu’il ne soit jamais inutile d’examiner de plus près vos fournisseurs, surtout à la lumière des interdictions de l’importation de produits issus du travail forcé au Canada et aux États-Unis, prendre des mesures hâtives comme retirer toutes les opérations hors de Chine peut être une décision irréfléchie. N’oubliez pas non plus que le Canada a déjà conclu 15 accords commerciaux avec 51 pays, des accords qui valent la peine d’être mises à profit tant qu’ils sont en vigueur.
L’amilocalisation sera-t-elle la nouvelle règle du commerce? Peut-être que oui, peut-être que non. Au contraire, le concept de réorienter le commerce pour qu’il soit axé sur les valeurs plutôt que sur le profit est peut-être la lueur d’espoir la plus prometteuse qu’offre cette tendance. C’est le véritable changement dont le monde a besoin en ce moment.
Partenaire chevronné
En fin de compte, la meilleure façon de gérer une chaîne d’approvisionnement solide en période d’incertitude est de vous entourer des bonnes personnes. Dans un monde en constante évolution, vous avez besoin d’un partenaire qui ait de la longévité et de l’expérience. Le conseil en matière de douane est ce que nous faisons depuis plus d’un demi-siècle. Profitez de la sagesse acquise avec l’expérience et communiquez avec nous dès aujourd’hui.
Informer nos clients. C’est notre spécialité.
Articles les plus récents
- Navigation dans les devis de fret : Les bonnes pratiques pour réussir en B2B et les risques cachés des fournisseurs bon marché
- Mises à jour bimensuelles sur le fret - Novembre : dernières nouvelles et mises à jour sur la chaîne d'approvisionnement mondiale
- Explication : Entrepôts sous douane pour les importations au Canada
- Se préparer aux changements de la réglementation douanière
- Importer au Canada :Marchandises interdites et restreintes