La sortie d’Amazon du Québec entraîne des licenciements massifs et ouvre des opportunités logistiques
Avec des investissements judicieux dans la technologie, le développement de la main-d’œuvre et l’expansion opérationnelle, le secteur logistique du Québec pourrait devenir plus fort et plus autonome, ne dépendant plus d’un seul acteur dominant.
Le retrait soudain d’Amazon du Québec a provoqué une onde de choc dans l’économie de la province. Avec le suppression d'environ 1 700 emplois à temps plein et 250 emplois temporaires, il est sur le point de bouleverser le paysage du commerce électronique.
Cette décision suscite de sérieuses inquiétudes pour travailleurs, propriétaires et décideurs politiques, mais elle présente également des opportunités logistiques pour les entreprises canadiennes.
Avec le retrait d’Amazon, la demande d’entreposage alternatif, de services de livraison du dernier kilomètre et de solutions de chaîne d’approvisionnement va augmenter. Les fournisseurs de services logistiques du Québec ont maintenant la chance d’intervenir pour combler le vide laissé par le géant du commerce électronique.
La question est maintenant de savoir si l’infrastructure logistique du Canada peut absorber l’impact du départ d’Amazon et répondre à la demande existante.
La stratégie d’économies et d’efficacité d’Amazon
La décision d'Amazon de fermer ses sept centres de distribution au Québec reflète un changement dans sa stratégie opérationnelle. L'entreprise fera plutôt appel à des services de livraison tiers, qui, selon elle, offrent des économies de coûts et une efficacité accrue.
Barbara Agrait, porte-parole d’Amazon, a déclaré : « À la suite d’un récent examen de nos activités au Québec, nous avons constaté que le retour à un modèle de livraison par un tiers… nous permettra de faire encore plus d’économies à nos clients. »
Réactions à la décision d’Amazon
Cette annonce a suscité des critiques de la part des responsables gouvernementaux, des syndicats et des travailleurs.
Le ministre canadien de l’Innovation, des Sciences et de l’Industrie, François-Philippe Champagne, a publiquement critiqué la gestion de la situation par Amazon, affirmant : « Ce n’est pas ainsi que les affaires se font au Canada. »
Il a depuis contacté la direction canadienne d’Amazon pour discuter des moyens d’atténuer l’impact des fermetures.
Entre-temps, la Confédération des syndicats nationaux (CSN), qui représente les travailleurs de l'entrepôt d'Amazon à Laval, a condamné cette décision, affirmant qu'il s'agit d'une tentative calculée pour freiner les efforts de syndicalisation.
« Il ne fait aucun doute que les fermetures annoncées aujourd'hui font partie d'une campagne antisyndicale contre les employés de la CSN et d'Amazon », a déclaré la présidente de la CSN, Caroline Senneville. Elle a en outre soutenu que La décision d’Amazon viole les lois du travail du Québec, s'engageant à contester les fermetures par le biais de voies juridiques et de plaidoyer.
Amazon nie cependant que la syndicalisation ait joué un rôle dans sa décision.
« Cette décision n’a pas été prise à la légère et nous offrons aux employés concernés un ensemble de prestations comprenant jusqu’à 14 semaines de salaire après la fermeture des installations et des avantages transitoires, comme des ressources de placement », a déclaré Agrait.
Opportunités logistiques pour les entreprises canadiennes
Le départ d’Amazon du Québec est une arme à double tranchant. Bien qu’il s’agisse d’un changement économique important, il offre également des opportunités logistiques aux entreprises canadiennes.
Cela permettra aux entreprises locales de se développer, d’autant plus que les entreprises de commerce électronique et les détaillants ont besoin de nouveaux partenaires logistiques pour l’entreposage, l’exécution et la livraison du dernier kilomètre.
Les entreprises de logistique locales se préparent déjà à saisir cette opportunité. « Au final, ça va être une opportunité pour la logistique au Québec », a déclaré Martin Ball, Président et chef de la direction de WIPTEC, un fournisseur de services de traitement des commandes. Des entreprises comme WIPTEC se positionnent comme des alternatives pour les entreprises qui s’appuyaient auparavant sur l’infrastructure d’Amazon.
Intelcom, une entreprise de livraison et de tri basée à Montréal qui travaille avec Amazon depuis 2015, devrait également jouer un rôle plus important dans le paysage logistique du Québec.
« Nous entretenons une relation de longue date avec [Amazon] et nous continuerons à travailler en étroite collaboration pour équilibrer leurs besoins de livraison au Québec », a déclaré l'entreprise. Avec 95 stations de tri à travers le Canada, Intelcom a déjà commencé à embaucher pour répondre à la hausse de la demande prévue.
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